01 avril 2006

Belgique a bout, premier tabou


Peut-on imaginer un premier ministre francophone dans la Belgique actuelle ? La question est (re)posée apres l' interview de Rudy Demotte publiée ce matin par Het Latste Nieuws. Dans cet entretien le ministre de la santé indique que " ce serait mieux que le Premier ministre soit a nouveau flamand, pour la survie de la Belgique ". Le ministre de la santé rejette donc l'idée d'un premier ministre francophone. Pourtant, dans le cas ou le parti socialiste serait premier parti lors des prochaines élections législatives, Elio Di Rupo serait logiquement en position de briguer ce poste. Les efforts déployés par le président du PS pour accroitre sa connaissance du néerlandais laisse d'ailleurs penser que cette possibilité ne lui a pas échappée.
Dans la journée le porte parole de Rudy Demotte précisait donc a l'agence Belga que la question d'un premier ministre francophone ne devait pas etre considérée comme un tabou et que son ministre répondait en réalité a une question sur sa propre candidature. En clair il tentait de corriger le tir. Rudy Demotte avait visiblement marqué contre son camp.
Et pourtant, peut on donner tort au ministre de la santé ? Peut on sérieusement imaginer qu?un premier ministre francophone puisse avoir le soutien de l' opinion publique flamande dans le contexte actuel ? Accepter un tel poste ne reviendrait-il pas a se condamner a des renoncements douloureux sur le maintien de l?arrondissement Bruxelles- hal- vilvorde ou sur le financement de la région Bruxelloise ? Peut on imaginer qu'en se retrouvant premier ministre, et donc en position d'arbitre, un francophone, quelle que soit sa superficie électorale , puisse continuer a participer au front du refus ?

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