03 mai 2006

Football-panic autour du service civil


C'est un couple infernal : des médias hypersensibles combinés à des politiques hyperactifs. Depuis le meurtre de Joe Van Hoolsbeek la sécurité et l'encadrement des jeunes sont devenus les thèmes exclusifs du débat politique. Vu le succès de la manifestation et après une semaine d'abstinence (à la demande des parents) il était légitime que les politiques reprennent la parole et arrêtent certaines mesures d'urgence pour répondre à l'opinion. Mais la fièvre ne retombe pas. ON peut blâmer tant les politiques (était il inévitable de faire de nouvelles déclarations sur le sujet lors de la fête du travail ? ) que les journalistes (y compris mes collègues de la presse écrite : on ne compte plus les pages spéciales sur la sécurité...). L'impression générale dégage un petit goût d'avant 21 avril (le jour où Le Pen accède au second tour de l'élection présidentielle française après une campagne où les médias se focalisent sur la sécurité)...
Ce mercredi on était toujours l'ambiance. Après les déclarations (tant au MR qu'Au PS) en faveur d'un service civil le monde politique s'agite pour marquer de son empreinte un projet pourtant tombé en léthargie profonde... Sur le site officiel du gouvernement un communiqué daté de vendredi mais publié cet après midi explique que le ministre Arman De Decker a obtenu de ses collègues au dernier conseil des ministres qu'un groupe de travail soit mis en place sur la question (pour infos les autres communiqués du conseil ont bien été publiés vendredi)...
Et le groupe MR rappelle lui que la loi proposant un tel service a été votée le 11 avril 2003 (il y a donc presque 3 ans ! ) sur une proposition du député Robert Denis. Le texte fût même publié au moniteur... mais jamais appliqué faute d'arrêtés d'éxécution.
En début de soirée le ministre de la défense double finalement tout le monde : il annonce que les arrétés d'éxécution pour son département de la défense sont prêts et qu'il sera en mesure d'intégrer 1000 jeunes pour des occupations civiles (aide aux handicapés, logistique, encadrement de jeunes...) au sein du département de la défense dès l'automne. Les "volontaires" s'engageraient pour un an avec une solde d'environ 200 euros cumulable avec des indemnités chômages.
En politique 80 000 marcheurs font plus en 3 jours qu'un gouvernement en 3 ans...

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