26 novembre 2006

Crispations bruxellloises




La photo appartient-elle au passé ? Dans la foulée du 8 octobre, Joêlle Milquet, reçue en grande pompe à l’hôtel de ville de Bruxelles présentait au coté de Freddy Thielemans les bases d’un accord de majorité qui unissait PS et CDH, rejetait Ecolo dans l’opposition et snobait un renouveau bruxellois encore KO de sa contre-performance électorale. Une consécration pour la présidente du CDH qui se posait, déjà, en future incontournable bruxelloise.
Ces derniers jours l’entente entre socialistes et humanistes a pris les allures d’une photo jaunie que l’on ressort de l’album de famille pour se rappeler que le bon temps a bien existé. Cela a commencé il ya quelques semaines par les domiciles présentés comme fictifs de plusieurs conseillers CDH. L’interrogation s’est ensuite focalisée sur Georges Dallemagne. Elle se concentre désormais sur Bertin Mampaka, ses factures de GSM et sa politique sportive. La plupart du temps c’est un jeune conseiller MR Geoofroy Coomans de Brachène qui est à la manœuvre (lequel avait déjà fort irrité Freddy Thielemans en utilisant le nom de la ville de Bruxelles pour son site internet, et qui vient d’ailleurs de perdre en justice pour cette affaire). L’intéressant n’est pas dans ces attaques, ni dans leur auteur, mais dans le positionnement désormais ambigu de certains élus socialistes. On a pu lire dans la presse écrite en fin de semaine des critiques signées de conseillers PS qui ne ménageaient pas leurs alliés CDH. Le MR a habilement soufflé sur les braises en rappelant qu’il était disponible pour un changement d’alliance.
Un tel retournement est il possible à Bruxelles? On en doute. D’abord parce que les critiques ne proviennent pas des leaders socialistes locaux mais de « seconds couteaux ». Ensuite parce que le Cdh tente de faire amende honorable (Georges Dallemagne reconnaît qu’il est « en transit » et cherche un logement, Bertin Mampaka va rembourser une partie de ses notes de GSM et poursuit son accusateur en diffamation). Enfin parce que la tête de liste bruxelloise est Joëlle Milquet, et qu’on humilie pas impunément une présidente de parti avec laquelle on est en affaire dans les régions et à la communauté. Toute velléité de « débarquement » remonterait au boulevard de l’empereur, ce qui ne semble pas avoir été le cas jusqu’ici. Le PS a de toutes façons marqué un point en soulignant que le discours « éthique » du CDH était parfois plus théorique que pratique.
Accessoirement on soulignera que les partenaires bruxellois négociaient ces derniers jours les derniers détails de leur accord de majorité (les échevinats sont répartis mais détails des actions et financement ne sont pas tous connus). Un peu de pression dans une dernière ligne droite permet souvent d’amadouer son partenaire…

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