19 mars 2007

Verre à moitié plein, ou le problème du robinet budgétaire


Petite leçon de sciences mathématiques appliquées. Pour poser le problème remontons samedi soir à Louvain : le vice premier ministre Reynders annonce à la presse que l’équilibre budgétaire est atteint (y compris avec l’excédent de 900 millions prévu). Le président du MR indique ainsi qu’il juge des mesures de fiscalité verte inopportunes ( pas besoin de taxe emballage) et présente à ses collègues de nouveaux chiffres sur l’enrôlement de l’impôt des sociétés. Le lendemain matin réaction négative de Freya Vanden Bosche, ministre du budget (spa) : « il reste du travail » et de Laurette Onkelinx , vice première PS : « il manque 250 millions ». En prenant le contre pied du ministre réformateur ses deux collègues indiquent qu’elles souhaitent bien le contraindre à des mesures fiscales, destinées à remplacer la taxe emballage initialement prévue dans le budget, mais que le ministre des finances, sous pression du secteur, a préféré ne pas mettre en place.
Question : de ces deux versions (« l’équilibre est atteint » ou « il manque 250 millions ») laquelle était la plus conforme à la réalité ? La réponse est dans les mesures présentées dimanche soir à Louvain. Outre la fameuse taxe (dites : « contribution ») sur les sacs et les couverts jetables ( qui doit rapporter 67 millions, mais dont le montant était déjà connu samedi ) le gouvernement a mis en place des mesures sur les voitures de sociétés qui devraient rapporter 64 millions, et diverses mesures qui tournent autour de 20 millions (emballages boisson). Résultat du calcul : 84 millions (sans la taxe sacs et couvert) ou 151 millions (avec la taxe) récupérés en 24 heures, alors que l’excédent final reste fixé à 900 millions. Conclusion : samedi soir l’équilibre n’était pas atteint (Reynders avait donc tort), mais le trou était nettement inférieur à 250 millions (Onkelinx était loin d’avoir raison). Ou alors je suis nul en maths.

2 commentaires:

pixeline a dit…

personnellement, j'ai le sentiment d'avoir assisté à une pièce de théatre schyzophrénique. Une scène, deux spectacles regardés par deux publics: le premier étant l'électorat socialiste, le deuxième, l'électorat libéral.
Dans la pièce socialiste, les élus socialistes bataillent dur contre le méchant capital pour obtenir "plus de solidarité, plus de moyens pour nos concitoyens les plus démuni (take a deep breath)". De l'autre, le sempiternel discours "tout va bien, les finances publiques sont en boni, les finances de l'Etat ont été gérées en bon père de famille".

Personnellement, un non événement, les deux spectacles se neutralisant pour atterir en flop mou. Ils auraient aussi bien pu faire ce kern par téléconférence depuis leur maison de campagne respective.

Philippe a dit…

Moi , ce que je déplore , on vend on vend des batiments , mais je me démande ce qui va rester à l'Etat pour vendre dans quelques années ...

Bon bien-sûr , je ne suis pas Ministre des Finances , et le fait que la dette est moins elevée dès lors justifie cela , mais bon ...

En même temps, on est pas encore comme en France ou qu'on est en déficit constant.