01 août 2008

On ferme

Je vais devoir décevoir les lecteurs de ce blog. J'effectue ces jours-ci mes premiers pas dans mes nouvelles fonctions à la rédaction en chef de RTL TVI. C'est un défi pasionnant que je vais tenter de relever avec l'ensemble de mes collègues journalistes et sous l'autorité de Stéphane Rosenblatt (directeur de l'information) et Laurent Haulotte (directeur de la rédaction).
Vous comprendrez que ces nouvelles fonctions nécessitent une mobilisation et une concentration permanentes, difficilement compatibles avec la réalisation d'un blog. J'ai voulu celui-ci ouvert et participatif (mais avec une modération à priori des commentaires, et je ne le regrette pas) et j'avoue que l'expérience, stimulante, m'a beaucoup apporté. Je continue de penser que cet outil, parce qu'il permet un échange rapide entre l'auteur et ces lecteurs, facile et léger à mettre en place, aisément personnalisable et trsè réactif est désormais l'un des médias à la disposition des journalistes et que ceux-ci ne doivent pas s'en désintéresser. Je reste également convaincu que l'interactivité n'est pas tout, que nous ne sommes pas "tous journalistes" contrairement à des slogans un peu trop simplistes, qu'on trouve le meilleur mais aussi le pire sur la toile et que la qualité du contenu doit primer sur la maitrise de la technologie.
Je ne me désinteresse pas du débat politique, rassurez-vous, surtout à un moment où il s'annonce crucial pour l'avenir du royaume. Je le traiterais d'une autre manière, dans d'autre lieu avec d'autres responsabilités. Ce blog va donc s'arrêter ici (il n'est déjà plus actualisé depuis que ma nomination a été rendue publique) et je vous invite à visiter le site RTLinfo.be pour continuer à suivre l'actualité.
Je voudrai enfin remercier tous les contributeurs réguliers qui grâce à leurs commentaires ont permis à ce site d'être un lieu (modeste) de débat ainsi que l'ensemble des lecteurs qui ont bien voulu m'accorder leur confiance.

17 juin 2008

Olivier Maingain recale le 15 juillet


Le président du FDF est mon invité sur RTLinfo.be. Il indique clairement ne pas croire à l’échéance du 15 juillet. « On n’est nulle part, il n’y a pas eu de réunion entre les négociateurs politiques » affirme-t-il. Interrogé sur les chances d’aboutir à un accord il précise « il faut être honnête vis à vis de l’opinion publique. Il faudra sans doute au moins une bonne année pour faire progresser ce d&ébat là. Le 15 juillet il n’y aura pas de solution définitive on le sait très bien ».

L’interview est ici.

14 juin 2008

Docteur premier et mister Flandre


On a été assez critique sur ce blog pour devoir lui concéder une évolution. Cette semaine Yves Leterme nous a positivement impressionné. Voici un premier ministre qui a finalement décidé d'affronter les médias un an après les élections. Yves Leterme a, mardi dernier, enchaîné 4 entretiens, dans l'ordre aux journalistes de la VRT,VTM, RTL et RTBF. 20 minutes par chaîne accordées au dernier moment (je n'ai eu le feu vert que lundi soir alors que j'avais fait une demande pour cette date évènement une 20aine de jours à l'avance). C'est courageux : en communiquant ce jour là Yves Leterme prenait le risque de devoir endosser le passif de la crise. C'est remarquable : non seulement le premier a quitté le registre des gaffes qui ternissaient souvent ses apparitions TV, mais en plus il a pu communiquer assez clairement sur des sujets sensibles (pas de baisse de la TVA sur l'énergie car l'Etat n'a pas les moyens, annonce d'une table ronde avec les routiers, empathie affiché avec les manifestants qui réclament plus de pouvoir d'achat). Seul le registre communautaire fût moins convaincant, j'y reviens dans quelques lignes.


L'autre bonne surprise fut l'intervention à la chambre jeudi après midi alors que le premier était interrogé sur l'appel à la dénonciation linguistique lancé par la commune d'Overisje. Le premier aurait pu se retrancher derrière l'autonomie régionale et renvoyer ses contradicteurs vers la région flamande. Il n'en fût rien. Yves Leterme a ainsi rappelé que la loi sur l'emploi des langues ne s'applique qu'aux seuls actes administratifs et donc pas aux relations commerciales (c'est une déclaration importante : cela ne coule pas de source dans la périphérie de Bruxelles !). Il a très clairement condamné un bourgmestre pourtant issu des rangs de son cartel. C'était une posture de premier ministre, saluée comme telle par de nombreux commentateurs.



J'approuve les analyses positives que j'ai pu lire un peu partout sur cet épisode. Mais je reviens au flou de la position communautaire défendue par un "premier désormais mieux dans son costume". Si Yves Leterme prend de la hauteur, le reste de son parti joue toujours la carte radicale. Les révélations du soir et de la libre sur une stratégie de négociation de plus en plus dure laissent perplexe. Au fur et à mesure qu'Yves Leterme se rapproche de l'opinion francophone ses lieutenants s'en éloignent. De là à penser que l'accord sur la réforme de l'état n'est pas vraiment recherché par le CD&V...
Paradoxalement les difficultés sociales pourraient s'avèrer une chance pour un premier ministre en cours de repositionnement. Plus la grogne pétrolière monte, plus l'idée d'une nouvelle crise communautaire passe pour une lubie de politiciens. Aujourd'hui les acteurs de la négociation semblent obsédés par les seules institutions, alors que c'est de contenu politique que les citoyens ont besoin, se préoccupant fort peu du contenant.

11 juin 2008

Négocier la réforme en ligne

Quelles sont les compensations que vous jugeriez acceptables en échange de la scission de l’arrondissement électoral Bruxelles- Hal – Vilvorde ? Acceptez-vous de voir la Belgique devenir un Etat confédéral ? Souhaitez-vous la création d’une circonscription fédérale et quelle sont les compétences que vous refuseriez de régionaliser ?
Voici quelques unes des questions qui apparaissent sur le site « je vote pour la Belgique » lancé par deux personnalités actives du monde des blogs et de l'internet (l'un s'affiche de gauche l'autre de droite, cela tombe bien). L’initiative est intéressante : les questions ne sont pas manichéennes. Bien sûr ce questionnaire est « francophone » dans le choix des thèmes et la rédaction des questions, mais les auteurs ont pris soin de proposer une version néerlandaise du questionnaire. Cela n’aura pas de valeur scientifique (on reste sur internet) mais je vous encourage à répondre aux questions : cela permet de s’interroger sur ce qu’est la véritable marge de négociation dans un contexte communautaire difficile. A la fin du questionnaire, j’arrive pour ma part à la conclusion que cet espace du « compromis à la Belge » existe toujours.

Je vote pour la Belgique est ici.

Pourquoi personne ne bouge



C’est une petite phrase lourde de sens. Invité du journal de RTL TVI mardi soir, le premier ministre a renvoyé la balle des négociations institutionnelles aux vice-premiers ministres chargés du dossier, Jo Vandeurzen et Didier Reynders. Si l’on s’en tient à la lettre, cela ne manque pas de cohérence : puisque que ces deux personnalités sont officiellement en charge des réformes institutionnelles il est logique qu’elles pilotent les négociations. Si l’on s’intéresse à l’esprit dans lequel une majorité doit fonctionner, on peut en revanche s’interroger. Le premier ministre, s’il veut peser sur son destin, ne peut pas se désintéresser d’un thème aussi fondamental.
En faisant mine de s’en remettre aux ministres des réformes institutionnelles il laisse penser que le thème ne serait pas au cœur de ses propres préoccupations, ce dont on peut douter. Surtout il se met en position de ne pas devoir assumer un éventuel échec des discussions. En position d’observateur Yves Leterme se met à l’abri : en cas de fiasco la question de sa démission ne se posera pas puisqu’il n’était pas l’animateur des débats.

Cette absence d’engagement (sur la place publique, les choses peuvent être différentes en coulisses) a des effets collatéraux. Depuis plusieurs jours Didier Reynders indique lui aussi qu’il ne lui revient pas de faire des propositions. Si le premier renvoie la balle aux vice-premiers, le président du MR la dégage aussitôt dans les rangs du CD&V. C’est une attitude logique : le francophone n’est pas demandeur d’une réforme de l’état, il n’a donc pas à en porter la négociation. Continuons à suivre la cascade : si le MR ne prend pas de risques, le PS et le CDH (dont il faut souligner qu’il est en concurrence électorale frontale avec le MR, notamment pour capter un vote « francophonissime » à Bruxelles) n’iront pas dans un sens contraire.

La situation des jours prochains risque donc de se résumer à une course d’observation ou les uns et les autres se regardent sans lancer le sprint. Déposer une note de négociation dans les circonstances actuelles revient à prendre un risque politique majeur. On ne voit pas, actuellement, ce qui permettrait de débloquer la situation. Mais on rappellera aussi aux partenaires de la majorité que si la réforme de l’État peut attendre un an ou deux, la situation juridique de l’arrondissement BHV est plus problématique. Ce serait du bon sens que de vouloir régler ce problème avant de retourner aux urnes.




L'interview d' Yves Leterme est ici.

10 juin 2008

Wathelet : il faut une réforme équilibrée

Le secrétaire d'Etat au budget et aux familles est l'invité de l'interview hebdomadaire de "Rue de la loi". Melchior Wathelet estime qu'il faut sortir des provocations et qu'une réforme de l'Etat équilibrée est possible. Le secrétaire d'Etat estime également que le contrôle budgétaire ne devrait pas être trop délicat. Enfin il reconnaît utiliser internet essentiellement pour consulter les résultats sportifs.
L'interview est ici.E

06 juin 2008

Le dernier journal



Je travaille dans la même rédaction que Laurent Haulotte depuis bientôt 12 ans. La première fois que nous nous sommes croisés c’était dans les locaux de Bel RTL où Laurent présentait les journaux du petit matin du week-end alors que j’étais reporter (on pourrait même dire « jeune » reporter puisque je venais d’arriver en Belgique). Mes reportages ont donc alimentés les journaux présentés par Laurent en radio, puis en télévision. J’ai eu l’honneur de lui succéder à la présentation du 7/8 sur Bel RTL avant que Frédéric Bastien ne reprenne ce poste essentiel puisqu’il accompagne le réveil et les premiers moments de la journée des auditeurs. J’ai aussi travaillé à ses côté en tant « qu’éditeur » tant en radio qu’en télévision. La présentation de son dernier journal hier soir sur RTL TVI est donc une page qui se tourne. Je voudrai dire ici mon admiration pour un grand pro de l’info, efficace et pertinent dans ses choix, précis dans la rédaction de ses textes, volontaire dans sa manière d’incarner l’info. Au moment de prendre congés des téléspectateurs Laurent a eu la modestie de souligner qu’il s’agit d’un travail d’équipe. Il a raison. Un bon journal ne peut reposer sur les seules épaules d’un présentateur : la qualité des reportages, la rapidité avec laquelle ils sont mis à l’antenne, la recherche de nouvelles informations, leur fiabilité, leur variété et leur hiérarchisation, la capacité à rendre compréhensible des enjeux complexes sans rien céder à la véracité des faits, la mise en image, le rythme de la réalisation, l’habillage et le dynamisme d’ensemble sont des éléments tout aussi essentiels. Laurent continuera à y veiller puisqu’il sera à partir du premier août le directeur de notre rédaction. Il m’a demandé de le seconder.
Puis-je vous dire que j’en éprouve une certaine fierté ?



NB : les photos ci dessus ont été prises par Bernard Fourmarier, directeur artistique du JT de RTL TVI. Quand on vous dit que c’est un travail d’équipe…

03 juin 2008

Durant : la manifestation de Woluwe est inutile


Isabelle Durant, co-présidente d'Ecolo est l'invitée de l'entretien hebdomadaire "rue de la loi". Elle est y critique l'organisation de la manifestation en soutien aux trois bourgmestres non-nommés de la périphérie bruxelloise. " A part se muscler, à quoi cela sert-il ? Je ne suis pas sûre que cela aide la discussion qui commence ce soir" indique-t-elle.


02 juin 2008

Négociations, le retour


Discussions institutionnelles, acte IV, scène 1. Après l’échec de l’orange bleue, la tentative avortée de l’explorateur Van Rompuy, les deux gifles de Bruxelles-Hal-Vilvorde, l’Octopus et le gel du premier paquet, le gouvernement d’Yves Leterme s’apprête à mettre sur pied un nouveau cénacle communautaire. Yves Leterme n’est plus en première ligne. Les deux ministres des réformes institutionnelles, Jo Vandeurzen et Didier Reynders, sont chargés de faire le boulot à sa place et multiplient depuis une dizaine de jours les contacts avec les présidents de parti. Cela ne veut pas dire que le premier ministre s’en désintéresse, mais confier le dossier à d’autres a été jugé moins risqué. Mercredi ces deux poids lourds du gouvernement devraient faire un nouveau rapport au conseil restreint et lancer (enfin) une nouvelle négociation. Ce n’est pas que nous trépignions d’impatience et d’enthousiasme, mais il faut se souvenir qu’il ne reste déjà plus que 45 jours avant cette fameuse date du 15 juillet. Ce lundi les négociateurs potentiels sont en possession d'une première note. Il est acquis que Groen et Ecolo seront associés aux discussions, ce qui ne sera pas le cas du SPA. Cela fait donc 7 partis autour de la table. Qui négociera (ou essaiera de le faire) ? L’idée de se limiter au Kern ou celle de reconstituer le groupe des sages ont été abandonnées.

Si je suis bien informé c’est un groupe élargi qui devrait être mis sur pied : chaque parti pourrait envoyer une délégation de 3 ou 4 membres. Un dispositif nécessaire au cartel CD&V-NVA qui souhaite que toutes ses composantes soient autour de la table (oui, vous avez bien compris : Bart sera là, et on fera une place aux deux courants du CD&V avec les régionalistes d’un coté, les historiques de l’autre). Faites le calcul : cela fera entre 20 et 30 personnes autour de la table. Autant dire que les chances de négocier en toute discrétion sont assez minces.

Si je suis bien informé encore, l’équipe gouvernementale procédera de la manière suivante pour Bruxelles-Hal-Vilvorde. En échange de la scission de l’arrondissement il est demandé aux partis de se prononcer sur l’opportunité de discuter 4 thèmes :




  • l’élargissement de la région bruxelloise


  • le principe d’extra-territorialité qui permettrait à la communauté française et à la région bruxelloise d’être compétentes pour certains domaines dans les communes de la périphérie


  • les droits civils accordés aux francophones de Flandre (traduisez la possibilité de voter ailleurs, le régime des facilités et la convention cadre sur les minorités)


  • la constitution d’une « communauté urbaine » autour de la région bruxelloise


Les partenaires doivent maintenant indiquer s’ils veulent ou non discuter et de quoi. On peut d’ores et déjà parier que tous les partis flamands ne voudront pas entendre parler de l’élargissement. Ce sera ensuite aux francophones de dire si une discussion sur les thèmes restants est suffisante.

Avec une inconnue : en cas d’échec des discussions le gouvernement Leterme peut-il se maintenir ? Dans la majorité on trouve des partisans des deux thèses. Ceux qui pensent que oui, car un échec en juin et des élections en septembre n’arrangent personne. Ceux qui pensent que non, parce que le CD&V ne peut pas rester éternellement les mains vides. A ce stade on ne sait pas qui a le plus de chance d’avoir raison. Mais honnêtement : on voudrait croire que les premiers l’emporteront, car on mesure bien, depuis notre confortable place d’observateur, combien ce débat lasse les électeurs….

NB : Depuis la rédaction de ce billet, il se confirme que les négociations reprennent ce mardi à 20H. Mon reportage pour le 19 heures de lundi est ici.

27 mai 2008

André Flahaut invité de rue de la loi


Le député (PS) est le second invité du prolongement vidéo de ce blog. L'ancien minsitre de la défense revient longuement sur le Congo et les propos de Karel De Gucht. Nous évoquons aussi son blog et les chances de survie du gouvernement Leterme.

26 mai 2008

L'équation d'Yves Leterme


Yves Leterme peut-il éviter l’impasse du 15 juillet ? Ce matin, invité sur Bel RTL, le premier ministre a volontairement éviter de répondre à la question. Sans doute la perspective d’une période d’instabilité sert-elle sa stratégie : maintenir suffisamment de pression sur les uns et les autres pour obtenir les concessions nécessaires à un « grand accord » communautaire. Car c’est bien encore et toujours de cela qu’il s’agit. Sur le plan socio-économique le gouvernement semble s’être enfin mis en état de marche. Les kern se succèdent à un rythme soutenu, les présidents de parti font monter les enchères, le premier rappelle les uns et les autres à l’orthodoxie budgétaire, bref chacun joue son rôle et tient à marquer ses accents dans une coalition relativement hétérogène. Pas très différent de ce qui se passait sous la coalition violette.


Sur le communautaire en revanche rien n’est sûr. Si l’on a bien compris les dernières déclarations du SPA , les socialistes flamands sont divisés sur l’idée de participer aux négociations (et donc d’apporter leur soutien lorsque la majorité aura besoin des deux tiers). Les dirigeants des socialistes du nord préfèrent donc qu’on leur présente un paquet tout ficelé plutôt que de mettre les mains dans le cambouis de la négociation. Du coup les écologistes devraient se retrouver sur la touche également (histoire que la réforme ne soit pas négociée par tous les francophones contre une minorité de flamands).


Si j’ai bien décodé ce qui se prépare nous devrions avoir deux négociations en une dans les prochaines semaines. La crise BHV restera du ressort gouvernemental. C’est entre présidents de parti et vice premier que l’on tentera de s’en sortir. Pour cela il faut que les néerlandophones reconnaissent qu’une scission pure et simple n’est pas leur objectif. Yves Leterme a commencé à le faire ce matin en indiquant qu’une solution négociée excluait la proposition de loi telle qu’elle est actuellement rédigée (qui, je le rappelle au passage, offre aux flamands le beurre et l’argent du beurre : scission + système d’apparentement permettant de garder un nombre élevé de députés néerlandophones, sans aucune compensation pour les francophones). Mieux même le premier ministre a reconnu explicitement que les francophones avaient des droits qui devaient être garantis et maintenus ( on peut penser aux facilités, mais aussi au droit de voter pour des candidats bruxellois, à chacun son interprétation). Alors que je tentai de lui faire dire que la scission devrait être compensée par de nouveaux droits pour les francophones, le premier a calé… mais il n’a pas dit non.


Quels sont « ces nouveaux droits » envisageables ? Les présidents de parti francophones évoquent une intégration dans la région bruxelloise bilingue, ce qui serait le plus simple, et assez cohérent en terme de droits (pour les francophones et les néerlandophones des communes concernées) mais sûrement symboliquement difficile à faire passer. On peut imaginer d’autres pistes : l’extraterritorialité qui permettrait à la communauté française et/ou la région bruxelloise d’intervenir en faveur des francophones de la périphérie, la constitution d’un district ou d’une agglomération bruxelloise, sorte de région étendue, sans oublier toutes les formules qui consistent à redessiner l’ensemble des circonscriptions électorales. Les réponses d'Yves Leterme peuvent renvoyer à une ou plusieurs de ces pistes.


L’autre négociation, sur la réforme de l’Etat (comprenez les régionalisations) sera pilotée par les deux ministres des réformes institutionnels (Didier Reynders et Jo Vandeurzen). Ceux ci devrait faire un rapport et une proposition d’organisation des travaux dès mercredi au conseil restreint. On y trouvera le « premier paquet » de l’octopus et une série de compétences plus « lourdes ». L’exercice est difficile : tous les acteurs ont les yeux rivés sur 2009 (y compris le premier ministre, qui risque bien d’être, comme tout le monde, candidat, ce qui explique aussi son silence : mieux vaut, pour lui, hérisser quelques francophones que perdre son crédit en Flandre). Au final (comprenez début juillet) il faudra bien mélanger le tout. Ce qui nous donne l’équation suivante : BHV + Réforme de l’état + Contrôle Budgétaire + Politique économique = grand troc ou grand krach.


20 mai 2008

Rue de la loi, version vidéo


C'est le prolongement de naturel de ce blog : proposer sur le net un interview vidéo d'une personnalité politique. Chaque semaine je vous propose de revenir en image sur les derniers jours écoulés. L'invité de ce premier numéro est Didier Reynders. Le vice premier ministre s'y montre relativement ouvert sur le plan institutionnel, précisant que la nomination des bourgmestres de la périphérie et l'arrondissement BHV ne sont pas des "préalables" à une négociation sur la réforme de l'Etat mais que cela doit "faire partie d'un tout".
Le président du MR est en revanche plus critique sur le rôle d'Yves Leterme lors de l'inscription du point Bruxelles-Hal- Vilvorde à la chambre, le 9 mai:"ne pas réagir quand sa propre communauté va trop loin me parait un peu court comme message (...) c'est à lui de faire la démonstration qu'il peut aller plus loin".




19 mai 2008

Nouveau rendez-vous sur le net

La chaine qui m'emploie me fait l'honneur de me confier un nouveau rendez-vous politique sur internet. Une fois par semaine je commenterai avec un invité les images de l'actualité des derniers jours. La vidéo sera mise en ligne le mardi après midi. Rendez vous demain pour le premier numéro sur le site www.rtlinfo.be.

18 mai 2008

Facisme non violent (en anglais dans le texte)

La presse étrangère est parfois surprenante de clarté. A force d'avoir le nez sur le guidon fédéral les acteurs belges perdent parfois de vue l'essentiel. Voici que le New York Times s'interesse à nos petits problèmes communautaires... et n'y va pas par 4 chemins. Pour l'auteur de l'article la flandre connait un "mélange de sentiment national, de politique droitière, de pureté raciale et lunguistique imprégnée d'un rejet de l'immigration que les critiques nomment un "facisme non-violent". A lire, et discuter, c'est une évidence. Et on aimerait que les démocrates de flandre (ils sont encore majoritaires, n'en doutons pas) encadrent l'article, qui cette fois, n'émane pas d'un méchant francophone.

Un pays à l'abandon





Cela manque de souffle, d’ambition et même de confiance. Cette semaine le gouvernement d’Yves Leterme a programmé deux rendez vous majeurs. Le premier, en conseil des ministres restreint (le « kern ») sera consacré aux négociations communautaires. Pour le premier ministre il s’agit de relancer les discussions après le coup de froid de l’inscription de BHV en séance plénière (je ne vous fait pas l’injure de vous rappeler ce dont il s’agit, si vous avez besoin d’un rappel, un coup d’œil sur mes billets précédents suffira à vous faire comprendre que majorité n’est pas capable de sortir du dialogue de sourds). On lui souhaite bonne chance. Les francophones ont été clairs sur le sujet : tous les dossiers communautaires sont au placard, pour ne pas dire au frigo, et le MR exige de régler le problème des 3 bourgmestres non nommés avant de passer à la suite. La communauté flamande a déjà fait savoir ce qu’elle pensait de BHV et des bourgmestres : elle a raison, et elle a la majorité pour elle, donc plus les francophones protesteront plus les flamands tenteront d’accélérer.

Yves Leterme a tenté vendredi de convaincre ses deux ministres des réformes institutionnelles de se mouiller à ses côtés. Didier Reynders et Jo Vandeurzen ne devraient pas être spécialement volontaires pour prendre les coups à sa place. Même la mise en place d’un cénacle où l’on débattrait du communautaire semble difficile : la plupart des partis de la majorité souhaitent relancer un groupe des sages, mais Joëlle « non » Milquet considère que la sagesse est une qualité qui n'appartient qu'aux seul(e)s président(e)s de parti (il est vrai que Philippe Maystadt a clairement fait savoir qu’il n’était plus candidat pour un second tour de punching ball). Comme la chaleur humaine n’est pas le point fort du premier ministre, on voit mal comment il pourra dégeler des relations francophones-néerlandophones extrêmement tendues. L’auteur de ce blog oserait même le pari inverse : nous entrons dans une période de glaciation communautaire qui risque de tout bloquer jusqu’en 2009.



Deuxième rendez-vous de la semaine un grand conseil des ministres le vendredi 23. Il y serait question de politique économique le matin et d’équilibre budgétaire l’après midi. Dans la majorité on se gausse : Leterme fait du Verhofstadt et copie les super conseils de Petit-Leez et Ostende. Le chef de file des CD&V a sans doute suffisamment de mémoire pour se rappeler que ce ne fut pas une réussite. Mais il a aussi suffisamment d’expérience pour savoir qu’il ne peut pas rester inactif dans tous les domaines. Et qu’offrir quelques fleurs économiques aux libéraux, quelques pétales sociales aux socialistes permettra peut être de ramener les uns et les autres à une table de négociation. Dans le cas contraire il faudra acter que ce gouvernement ne peut plus rien résoudre. Ses membres, les yeux rivés sur les élections de 2009, auront abandonné les belges en rase campagne. Le ralentissement de l’économie mondiale, les cours du pétrole, le chômage, la sécurité ne seront même plus en mesure d’être débattus. On n’ose pas imaginer ce que serait ce pays sans l’union européenne et l’Euro.
On pourrait bien sûr conseiller aux éminences de rapprocher l'échéance de 2009 (voter en janvier plutôt qu'en juin) pour en finir au plus vite. Ce serait oublier la présence d'un scrutin européen à une date qui ne dépend pas de nous. Les Belges devront prendre leur mal en patience.


La photo ci contre est tirée du site www.premier.be


16 mai 2008

L'image de la communauté s'estompe





Le gouvernement de la communauté française vient de corriger le décret inscription de Marie Arena. A dire vrai Christian Dupont et Rudy Demotte ont repris le dossier à zéro et tournent le dos à l'idée du "premier arrivé-premier servi" et à son corollaire de files de parents d' élèves devant les écoles considérées comme les plus performantes. Elio Di Rupo et Joëlle Milquet étaient présents dans les murs de la communauté lors de la réunion qui précédait le gouvernement. Ce qui indique bien que les deux présidents de parti sont à la manoeuvre pour tourner la page et travailler l'image de la communauté à une encablure des élections régionales.

Les services de Rudy Demotte ont aussi tenu à ce que la page se tourne "visuellement". Ce vendredi c'est dans une salle de presse repeinte que se sont exprimés les ministres. Comme vous le voyez ci dessus Demotte a opté pour une tonalité rouge affirmée alors qu' Arena (ci-contre, dans la même salle) avait retenu une teinte fushia. Et il y a plus symbolique encore : les mots "communauté française" sont devenus si petits qu'ils sont illisibles alors qu'un grand "Wallonie-Bruxelles" s'étale en grands caractères... comme une première victoire, graphique, des régionalistes...

15 mai 2008

Justine : Elio smashe plus vite

C’est un des passages obligés de la communication politique : accompagner les grands événements de société d’un commentaire où l’on adhère aux grandes émotions collectives tout en essayant de faire entendre sa différence. Face aux soubresauts du monde (décès, grande naissance, grande catastrophe, etc…) les partis politiques dégainent des communiqués de presse, susceptibles d’être repris par les radios du soir ou les journaux du matin. Etre le premier dans l’exercice est évidemment un avantage. Face au départ à la retraité anticipé et volontaire de Justine Henin c’est le PS qui a réagit le plus promptement. Le communiqué d’Elio Di Rupo arrive sur ma boîte mail à 17h02, alors que la conférence de presse de la championne est encore tiède. Le président du PS n’oublie pas de souligner que Justine est passée par le centre de formation de Mons… Deuxième position pour Ecolo (où Jean Michel Javaux et Isabelle Durant écrivent qu’ils rêvent que Justine change d’avis). Le MR a bien un texte en ligne sur son site internet, mais je n'ayant pas reçu le texte par mail, je ne peux pas dire à quelle heure... Yves Leterme s'exprimait sur Belga à 19h19... et le CDH n’a pas osé monter au filet à contre-temps…

11 mai 2008

BHV : le CD&V voulait ouvrir la discussion générale

Il est minuit passé d’une dizaine de minutes dans la nuit de jeudi à vendredi. Olivier Maingain, président du FDF prend la parole et fait observer qu’on a changé de journée, donc qu’on ne peut plus ajouter un point à l’ordre du jour d’une séance qui remonte à la veille. A moins d’être soi même juriste (je n’ai rien contre les juristes, mais j’en fréquente suffisamment, y compris dans ma vie privée, pour savoir qu’ils raffolent de ces défis qui consistent à interpréter les situations les plus banales pour en tirer des conclusions improbables) le raisonnement semble un peu tiré par les cheveux. Politiquement pourtant l’intervention était pertinente. Et Olivier Maingain a peut être permis aux francophones d'éviter une humiliation qui aurait pu être fatale à la majorité.

Depuis mercredi soir les partenaires gouvernementaux s’étaient en effet mis d’accord sur le scénario suivant : voter d’abord la loi programme, permettre l’inscription de la proposition BHV ensuite et compter sur les francophones pour bloquer les débats. Le premier ministre avait lui même présenté en kern ce synopsis jeudi matin. Petit problème dans la journée de jeudi : les éminents juristes des services de la chambre doutent que le renvoi au conseil d’état des amendements déposés par les partis francophones suffise à bloquer le processus parlementaire. En clair l’examen des amendements par les conseillers d’état n’empecherait pas les députés d’entamer le débat explosif en séance plénière. Pour être plus précis tous les juristes n’étaient pas d’accord : pour certains d’entre eux, le fait que les francophones demandent eux même cet examen et que cette demande émane de plus de la moitié d’un groupe linguistique avait bien un effet suspensif, mais là on entre dans les détails du détail (les juristes sont en effet des cousins proches des constitutionnalistes : il suffit d’en consulter suffisamment pour finir par un trouver un qui pense comme vous).

Voilà donc que le scénario d’apaisement risque d’être moins apaisé que prévu. Une discussion générale commence toujours par la lecture du rapport des débats en commission (dans le cas présent, les francophones avaient quitté la commission de l’intérieur le 7 novembre après le votre flamand, entendre ce récit de ce moment là vaudra sûrement le détour) et se poursuit par le prise de parole des députés qui en font la demande (30 minutes par orateur). Un grand barnum en perspective ou chaque parti flamand aurait eu à cœur de démontrer qu’il était plus flamand que son voisin et que décidément ces francophones ne comprennent pas le sens de l’histoire. Dans la majorité le ton monte : les députés CD&V-NVA font savoir qu’ils souhaitent bien après l’inscription du point BHV entamer la discussion générale. A tel point que Didier Reynders menace même , excédé, de déclencher la procédure de la « sonnette d’alarme » plutôt que celle du conflit d’intérêt : renvoyer le dossier au gouvernement pendant 30 jours et chute du gouvernement en cas d’échec. En fin d’après midi/début de soirée il semble même qu’une partie des francophones se soit résignée à vivre un début de débat parlementaire…

Vient alors la précision horlogère d’Olivier Maingain. Elle offre un moyen de pression supplémentaire et va permettre aux francophones d’obtenir l’arrangement suivant : seuls les chefs de groupe pendront la parole avant la mise à l’ordre du jour du point BHV. Si d’aventure l’extrême droite insiste pour ouvrir la discussion malgré les amendements francophones les groupes de la majorité s’y opposeront. De source flamande on m’indique qu’ Yves Leterme avait marqué son accord. On ne vérifiera pas ce dernier point : les flibustiers de la liste Dedecker ou du VB ne disposent visiblement pas des conseils de juristes aussi créatifs que ceux qui sont au service du président de la chambre. Ils n’ont donc pas tenté un coup de force qui aurait permis d’ouvrir la discussion générale (sans la clore) et qui aurait offert à tous les parlementaires qui le souhaitaient de prendre la parole.

Quelle conclusion tirer de ce bras de fer plus tendu qu’il n’y parait ?

D’abord que les députés flamands de la majorité souhaitent réellement discuter de BHV, et qu’il faut donc réellement que les francophones s'y opposent. Ce n’était pas que du cinéma : le scénario avait beau être ficelé, certains acteurs ont mis un certain zèle dans l’interprétation de leur rôle. Ensuite qu’Herman Van Rompuy et ses juristes (contrairement à une image peut être trop flatteuse dans les médias francophones) ont plus tendance à appuyer sur la pédale d’accélérateur que sur celle du frein. Qu’enfin Yves Leterme, n’est pas l’homme impuissant que l’on décrit parfois au sud du pays. Si Yves Leterme ne contrarie pas ses troupes ce n’est pas tant qu’il ne peut pas le faire, c’est surtout parce qu’il ne le souhaite pas. Le premier ministre, comme les autres élus, est aussi un homme en campagne électorale, et il est sûrement profondément partisan de la scission de l’arrondissement (au passage, je rappelle que tous les partis flamands du VB à Groen en passant par le SPA et le VLD souhaitent la scission et que Guy Verhofstadt, dont on dit tant de bien, n’avait pas résolu ce problème, mais on a tendance à l’oublier).

Bien sûr ce que je vous raconte là reste entre nous, car cela n’aurait jamais du sortir des salons de la présidence de la chambre. Cela permet de comprendre pourquoi les acteurs étaient si crispés alors que l’on croyait le scénario approuvé par tous. J’avoue que c’est ce décalage qui m’ a poussé à étudier les dessous de la séance de jeudi soir.



Si d’aventure un député nationaliste flamand lisait ces lignes je lui présente mes sincères excuses pour la frustration que je pourrai lui causer. Passer ci près d’un débat historique alors que l’on croyait que tout était écrit d’avance ! Pour tous les autres (y compris les juristes) je propose de méditer sur ce qui pourrait être un bon sujet de dissertation : éviter le pire est nécessaire, mais est-ce satisfaisant ?

07 mai 2008

Yves Leterme perd pied




Cela n’aura donc été qu’une parenthèse. Le gouvernement mis en place le 20 mars risque d’entrer dans les heures qui viennent dans une phase d’intenses turbulences. Finalement c’est peut être mieux ainsi : cette majorité est une majorité fantôme, incapable de travailler sereinement, avec des ministres qui s’écartent sans vergogne d’un accord de gouvernement dont l’encre est à peine sèche et des députés qui se soucient comme d’une guigne de la solidarité gouvernementale. Le gouvernement Leterme n’a aura travaillé que la première semaine de son existence, pour mettre au point quelques mesures sociales (fonds mazout notamment), et depuis il se délite. A l’heure où vous lirez ces lignes, sauf surprise de dernière minute, le compteur de la crise sera sur le point d’être relancé.



Yves Leterme peut cependant espérer limiter la casse. C’est à cela qu’il s’emploie en tentant de convaincre les membres les plus régionalistes de son cartel. Sans doute les députés flamands ne renonceront-ils pas à une inscription de leur fanion BHV sur un ordre du jour. Mais le premier peut encore espère que cette inscription se fasse en relative douceur : en précisant par exemple, que le vote du budget et de la loi programme passent avant l’arrondissement électoral et que l’examen effectif ne soit pas programmé avant plusieurs séances, ce qui laissera le temps aux francophones de mettre en route leur riposte. S’il faut aller vite ceux-ci choisiront l’amendement à renvoyer au conseil d’état (cela ne prend que quelques minutes), s’ils ont plus de temps le conflit d’intérêt (actionné depuis le parlement wallon, le parlement bruxellois ou le parlement francophone bruxellois, ex-cocof, où l’on semble déjà prêt) qui donnera 120 jours de répit. Quelque chose a changé dans le camp francophone. On passe moins de temps à s'invectiver, on travaille désormais en équipe. Le résultat est là : ensemble les francophones réussisent à isoler le CD&V.



Et après ? Les jours de crise programmés ne déboucheront sans doute pas sur grand chose. La tentation francophone est désormais grande de limiter le gouvernement aux seuls thèmes économiques (les fameux « vrais problèmes des gens » pour reprendre une expression si souvent répétée qu’elle en devient ridicule). Il n’est pas sûr que le CD&V marche facilement dans l’opération. Il faudra sans doute encore tenter des négociations communautaires, ou au moins faire semblant. En l’état actuel des choses il n’y a pas de majorité alternative. Et il n’y a pas beaucoup de premiers ministres de rechange. On peut bien songer à Herman Van Rompuy ou Didier Reynders, il n’est pas acquis que l’un ou l’autre accepterait la charge ni que le CD&V leur simplifierait la vie. Bien sûr le nom de Kris Peeters (actuel ministre président flamand) commence à circuler, mais sa méconnaissances du français et son profil régionaliste le rendront difficilement acceptable pour les francophones. Le soldat Leterme se maintiendra peut être faute de concurrent crédible. Pourtant ces dernières heures les téléspectateurs francophones auront vu le premier ministre perdre pied face aux caméras. Dans la même situation son prédécesseur se serait abrité derrière les vitres de sa voiture. Saluons le courage de Leterme qui affronte les micros… mais soulignons aussi sa raideur et ses maladresses. Je suis bien placé pour savoir qu’une meute de caméras est terrorisante. Mais j’ai vu devant moi mardi soir un homme pâle désarmé tentant de s’enfuir dans l’humour. C’est d’autant plus regrettable que si la réunion avait, comme on le subodore, l’ambition de ramener le cartel à la raison, le faire savoir un peu n’aurait pas été si négatif. Ce jogging ridicule n’arrange pas l’image d’un homme si critiqué que l’on se demande comment il ne s’écroule pas.

06 mai 2008

Cherche francophone ou géographe



Un petit moment de détente. Voici un communiqué de presse reçu de la chancellerie du premier ministre au cours du week-end dernier. Le pays dont il est question est l'Albanie, et les services du premier ignorent visiblement que ses habitants sont des albanais. Mais bon, c'était le week-end...


05 mai 2008

Le Vaudeville de Bruxelles-Hal-Vilvorde

Une crise ne se commande pas. Elle est subie, ou désamorcée. Ces derniers jours la classe politique belge nous offre pourtant le spectacle d’une crise programmée et jugée inévitable. Pour être franc on a un peu de mal à ne pas y voir un habile stratagème destinée à camoufler des objectifs peu avouables.
Flamands et francophones peuvent se renvoyer la balle. Aux premiers on reprochera de ne pas avoir anticipé le problème, de vouloir rééditer le coup de force de novembre et de n’avoir rien retenu des 9 mois de crise. Auprès des seconds on s’étonnera de cette étrange stratégie qui consiste à aller au pied du mur, tête de baissée, comme le taureau se précipitant su la cape du toréador.

Depuis une semaine Yves Leterme semble se réveiller. C’est bien mais un peu tard. Le premier ministre aurait du mettre les derniers mois à profit pour avancer sur ce dossier. Il ne l’a pas fait, ce qui est une erreur. Si tout le monde s‘accorde à dire que résoudre le casse-tête BHV ne changera pas la face du monde, le dossier est chargé d’une telle émotion symbolique qu’il est urgent de vouloir le régler. Si le premier n’a pas le temps ou les talents pour le faire, il lui était possible de désigner un médiateur ou de mettre en place une procédure chargé de débroussailler les négociations à sa place. Par crainte de l’encommissionnement sans doute Yves Leterme n’a pas souhaité suivre cette voie. Il est face au dossier, c’est son job, il n’est pas à plaindre.

Son parti, le CD&V, ne lui facilite pas la tâche, en répétant régulièrement son intention d’aller au vote (et donc au conflit, car on ne mesure pas assez côté francophone combien le CD&V est un parti « va-t-en guerre » communautaire). Mais il faut aussi reconnaître que les sociaux-chrétiens flamands ont déjà reporté l’échéance d’une semaine et qu’Yves Leterme et Herman Van Rompuy ont tous les deux lancé des appels à la négociation. S’ils ne sont pas entendus (ce qui semblent être le cas) il faudra distinguer ce qui relève du positionnement politique (rappelons nous d’Yves Leterme quittant une réunion des ténors flamands quelques heures avant le vote du 7 novembre pour préserver ses chances d’être premier ministre) du réel manque d’autorité.

Coté francophones on a donc choisi de ne pas lancer de nouvelle procédure en conflit d’intérêt. Fort bien. Mais franchement : si le point vient à l’ordre du jour, qui peut croire une seconde que les francophone laisseront passer le texte sans rien faire pour empêcher un vote qui est fondamentalement hostile à leurs intérêts ? Les francophones réagiront, laisser croire le contraire est de la pure intox.

Nous voici donc dans un curieux vaudeville ou maris infidèles et femmes volages voudraient que l’autre sauve le foyer sans vouloir faire soi-même la moitié du chemin. Il est peu probable ici, toutefois, que les acteurs tombent dans les bras l’un de l’autre lors du dernier acte.

Ajoutons un élément perturbateur : les élections sociales, en cours jusqu’au 18 mai empêchent jusqu’à cette date toute négociation qui porterait sur l’emploi ou la sécurité sociale. Techniquement, une crise permettrait donc d’habiller cette période d’attente. Avec un danger : dans ces moments irrationnels, les politiques tentent de rééquilibrer les rapports de forces en leur faveur, d’affaiblir leurs adversaires, et de préparer la négociation suivante. En corolaire : des mots blessants, une méfiance de plus en plus grande entre les deux grandes communautés du pays, une impatience grandissante d’une partie de l’opinion publique et un désintérêt de plus en plus marqué du reste de la population.

24 avril 2008

Carnets suédois

L’auteur de ce blog vient d’avoir la chance de suivre une mission de la région wallonne à Uppsala (centre-est de la Suède) en ce début de semaine. Je n’ai pas eu l’occasion d’écrire de billets sur place, mais je me permets de vous renvoyer à mes reportages sur RTL TVI. Celui consacré aux descendants des wallons en Suède, mérite, je crois d’être visionné.

Au début du XVIIème siècle prés de 5 000 wallons émigraientdans le centre et l’est de la Suède. Autour d’Uppsala la trace de leur passage est visible dans les forges et châteaux de l’époque. Surtout il existe en Suède une véritable « fierté wallonne » : 1 200 descendants des immigrés wallons sont regroupés au sein d’une association, et j’ai, à ma grande surprise, croisé en 3 jours des 10aines de suédois ravis de clamer leurs racines wallonnes. Vous avouerez que le contraste avec l’image que l’on véhicule parfois à quelques kilomètres de la Wallonie est saisissant. Commentaire de Rudy Demotte, lui aussi impressionné « cela doit rendre confiance aux wallons, et les convaincre qu’ils appartiennent à un peuple réputé pour son savoir faire et son ardeur au travail. »

Football et petite gayolle

Coté coulisse, le ministre président wallon aura laissé échappé une phrase malheureuse alors que des confrères le questionnaient sur la victoire du standard de Liège en championnat « je n’aime pas spécialement le football », avant de se rattraper « mais mon fils Sacha est un passionné ».
Reçus à dîner par le gouverneur de la région de l’Uppland les ministres wallons (Rudy Demotte et Marie-Dominique Simonet) auront été aussi impressionnés par les chants de leurs hôtes suédois (la tradition veut que pour un repas de gala une chanson accompagne chaque verre d'alcool ou de vin)… et ont rendu la politesse en entonnant la petite gayolle, ainsi qu’une chanson en picard.

Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?

A l’aller comme au retour Rudy Demotte et Marie-Dominique Simonet auront été assis l’un à coté de l’autre dans l’avion. A l’exception de la dernière demi heure. La ministre de l’enseignement supérieur a en effet demandé à s’installer dans le cockpit pour vivre l’atterrissage entre le pilote et le copilote. Rudy Demotte ne la voyant pas revenir finira même par s’en émouvoir auprès du steward. Maire-Dominique Simonet, après avoir été directrice du port de Liège et ministre ne détesterait pas, semble-t-il, prendre un peu de hauteur..

18 avril 2008

Petit péché d'orgueil, grosses conséquences


Les deux dernières semaines ont donc été dominées par les polémiques autour de Frédéric Laloux, puis par un débat sur l’organisation des institutions francophones. Je ne ferai pas l’injure aux deux ministres présidents de penser que les deux événement sont liés ( et que le second épisode ferait ainsi office de diversion du premier, Rudy Demotte et Charles Picqué sont au dessus de cela) mais je ne peux m’empêcher de penser que l’un et l’autre doivent être lus au travers d’un même prisme : celui d’un affaiblissement relatif et progressif d’ ElioDi Rupo.


Ces dernières années le président du PS a régné en maître sur la politique francophone. Son goût pour la communication, le changement de style qu’il a imposé à son parti, sa maîtrise de l’agenda et sa stratégie en faisait l’incontournable numéro 1 au sud. Longtemps le patron du boulevard fût incontesté au sein de son parti et jalousé en dehors. Cette époque a pris fin lors des élections de 2007 (le MR est désormais premier parti francophone) mais il aura sans doute fallu 9 mois supplémentaires pour qu’on en mesure toutes les conséquences.


En désignant des secrétaires d’état inattendus Elio Di Rupo réitère une politique qui lui a souvent réussi lors de la nomination des exécutifs : créer la surprise, et donc focaliser l’intérêt des médias, propulser de nouveaux visages, et donc renouveler les cadres du parti, réaffirmer son autorité et exposer au grand public les candidats de l’élection suivante dans les arrondissements les plus sensibles. Sans doute le casting est il moins réussi cette fois-ci. Mais il conviendrait sans doute que les analystes et les concurrents politiques conservent un peu de mémoire : on connaît des nomination de secrétaires d’état à la famille (FDF) ou des exécutifs bruxellois (avec des personnalités pour lesquelles Philippe Moureaux, très critique aujourd’hui, était à la manoeuvre hier ) qui ne furent pas beaucoup plus brillantes.


Le péché d’orgueil du président du PS est sans doute d’avoir pensé que ses choix seraient, comme toujours, approuvés par les ténors du PS, au moins sur la place publique. Elio Di Rupo a sous-estimé le malaise qui couve au sein du parti socialiste. Certains parlementaires étaient au bord des larmes paraît-il lorsqu’ils ont appris la composition du nouveau gouvernement. D’autres ne cachaient pas leur colère ou semblaient démobilisés, convaincus que la défaite était désormais inéluctable lors du prochain scrutin. Ce ras-le-bol des « cadres intermédiaires » (ceux qui « rament » pour décrocher leur siège) a été signifié au grand chef lors d’une réunion du groupe parlementaire socialiste. Ce malaise a fini par déborder dans les journaux, radio et télévision. Elio Di Rupo a reçu un message clair de son vice-président bruxellois : il n’est plus seul maître à bord et doit se résoudre à une direction plus collégiale à moins d’être poussé vers la sortie plus tôt que prévu.


Si le débat institutionnel n’a de prime abord rien à voir avec la désignation de Fédéric Laloux, il est difficile, là aussi de ne pas voir un affaiblissement d’Elio Di Rupo. Il y a moins d’un an une telle initiative n’aurait été prise que par le montois lui-même. Qu’elle émane cette fois-ci de Rudy Demotte et Charles Picqué, même si l’on peut imaginer que le président du PS a au moins été averti (ou impliqué) dans la démarche, est donc aussi un signe que les rapports de force évoluent au boulevard de l’empereur. C’est vrai aussi sur le fond : Elio Di Rupo a jadis évoqué une « patrie francophone ». Il était plutôt perçu jusqu’ici perçu comme un « rempart » contre les tentations régionalistes. Mais attention : l’affaiblissement est relatif, et si un débat interne est possible ces jours-ci il deviendra suicidaire dès que les élections approcheront (et cela sera très rapide). Ceux qui contestent Di Rupo aujourd’hui sont condamnés à rentrer dans le rang au nom de l’intérêt du parti et les successeurs potentiels n’ont pas intérêt à provoquer un effondrement général avant 2009. Ce dimanche le président du PS tentera même de reprendre la main sur les plateaux de télévision.

Reste à décoder la fameuse carte blanche du Soir. Celle-ci préconise, ce que je pourrai résumer par un « renforcement du fait régional » et une « confédération bruxelles-wallonie ». Mais Rudy Demotte et Charles Picqué sur les plateaux télévisés jeudi soir insistaient sur leur souhait de conserver la communauté française (les journalistes à les entendre auraient forcé le trait). A vrai dire la carte blanche peut sans doute être lue sous plusieurs angles. Et faire plaisir à un panel très large qui va de Jean Claude Van Cauwenberghe (régionaliste affiché) à des personnalités beaucoup moins en pointe sur ce combat là comme Serge Kubla ou Marcel Cheron.


Je ne peux m'empêcher toutefois de souligner un tournant : les francophones, hier "demandeurs de rien", auront bien besoin de négocier avec la Flandre, surtout s'ils veulent toucher à l'architecture des institutions bruxelloises. Cela change tout. Il suffit de lire le communiqué courroucé du parti de "madame non" pour s'en convaincre.

Regarder l’interview de Jean-Claude Van Cauwenberghe
Regarder l’interview de Charles Michel

15 avril 2008

Leterme premier : peut mieux faire


Il semble incorrigible. Ce weekend Yves Leterme a accordé à la chaîne Euronews une interview où il défendait le code flamand du logement. Pire, le premier ministre a laissé publiquement percer son peu de considération pour les inquiétudes d’institutions comme les Nations Unies ou la Commission Européenne : « Je crois que les juristes qui approchent ce dossier devraient savoir qu'au-delà de leurs cogitations très intéressantes au niveau juridique il y a un drame social ", indiquait-il au reporter de la chaîne européenne avant d’expliquer que la mauvaise compréhension du néerlandais est source d'injustices sociales. « Il y a des enfants, aujourd'hui, qui entament leur scolarité sans connaître ni le français ni le néerlandais. Et donc, au-delà des Nations-Unies, de la Commission européenne et des rapports très savants qui ont été publiés, il faut surtout essayer de résoudre cette question sociale ». Ceux qui ont pu visionner l’entretien dans sa durée peuvent constater que le premier ministre a hésité avant de répondre à Sergio Cantone. Il a très bien senti le piège se refermer sur lui, et le long silence qui précède sa réponse lui a probablement permis de soupeser l’intérêt qu’il avait à se taire ou pas.


Soyons de bonne composition : il n’est pas illogique de vouloir faire œuvre pédagogique et d’expliquer les dessous d’un dossier complexe à un public européen. Et Yves Leterme a le doit de défendre ses opinions (il était ministre président lorsque le fameux code a été adopté). Mais en employant le terme méprisant de « cogitations » vis à vis d’institutions internationales et en omettant de préciser que les francophones ne se reconnaissaient pas dans son analyse le premier a dérapé. Ce n’est pas la première fois et cela ne sera sans doute pas la dernière.

Très logiquement les francophones ont donc fait part de leur désaccord. « L’attitude d’un premier ministre c’est d’entendre ce que dit la communauté internationale et pas de réagir comme le premier flamand » indiquait l’écolo Christos Doulkeridis sur bel RTL lundi matin. Le président du FDF Olivier Maingain estimait de son coté qu’Yves Leterme, par ses déclarations « nuit aux intérêts de la Belgique » et proposait de créer une agence chargée de veiller au respect des engagements internationaux du royaume. Honnêtement cela aurait pu être bien pire. Le MR ce lundi ne réunissait pas son bureau (Didier Reynders étant à l’étranger), le PS s’occupait d’affaires Wallonnes à Namur et ses principaux leaders ne souhaitaient pas accorder d’entretien à la presse sur ce « dérapage ». Idem au CDH. Au final aucun communiqué de presse n’a été publié sur la question. La machine médiatique et politique ne s’est pas emballée et l’entourage d’Yves Leterme a sans doute poussé lundi soir un ouf de soulagement.


Ce volontaire manque de tact communautaire du premier ministre ne doit pas masquer un autre dérapage, collectif celui-là. Je veux parler de la saga de la TVA sur les terrains à bâtir. Que les choses soient claires : la décision d’instaurer cette taxe a été prise collectivement dans le cadre des discussions budgétaires et inscrite dans la loi programme. Yves Leterme ne peut pas ne pas l’avoir vu passer et a nécessairement dû donner son aval. Voir ensuite les barons de son parti, Chris Peeters en tête, partir en guerre contre cette décision est plus que surprenant. Constater que l’open VLD est entré dans la danse et que le fédéral s’apprête à faire machine arrière est consternant. L'affaire est une illustration parfaite de la hiérarchie des intérêts telle qu’elle est défendue par le monde politique du nord du pays : la Flandre d’abord, le fédéral ensuite. Voici donc une mesure avalisée par tous au fédéral qui risque d’être retirée parce qu’elle déplait au gouvernement flamand. Pouvons nous imaginer qu'une fronde du gouvernement wallon produise les mêmes effets sans que les élus et les journalistes flamands ne s'en émeuvent ?
Voici donc un premier ministre qui recule bien vite sous la pression de ses amis. Faire à ce point preuve de manque d’autorité n’est pas un bon départ.

Couac au printemps, accord en été ?


Le premier ministre Yves Leterme et le ministre de l’environnement Paul Magnette ont donné ce mardi matin le coup d’envoi du « printemps de l’environnement ». Une série de table ronde qui associera pouvoirs publics, associations du secteur et grand public pour définir à la mi- juillet les grandes priorités de la politique environnementale belge. Objectif affiché : mieux coordonner le pouvoir fédéral et les régions. Départ raté : Paul Magnette a fixé seul l’agenda et n’a prévenu son collègue wallon de la date de lancement du printemps qu’une semaine à l’avance. Benoît Lutgen expliquait ce matin sur Bel RTL qu’il ne serait donc pas présent… en Belgique le printemps ce n'est pas la même chose le beau temps.


11 avril 2008

François van Hoobrouck s'énerve



Le bourgmestre (MR) de Wezembeek-Oppem correspond à ce que les journalistes appellent un « bon client » : clair et franc, concis et direct et facilement passionné. A tel point que l’homme, bourgmestre depuis 1994, fini par incarner le «combat» des francophones de la périphérie. L’interview de ce vendredi sur Bel RTL fut conforme à la réputation du bourgmestre : très pédagogique pour expliquer (ou réexpliquer) pourquoi 3 bourgmestres de la périphérie ne sont pas encore nommés, et pourquoi les francophones doivent les défendre... et assez explosif lorsqu’il est poussé dans les cordes. Alors que je lui demande, sur le ton de la provocation, si bloquer l’avenir du pays pour trois communes n’est pas excessif François van Hoobrouck s’emporte : « je ne suis pas d’accord, c’est le nœud du problème. Le respect des règles de droit pas le gouvernement flamand n’existe pas. En démocratie il faut pouvoir dire stop. Si on ne dit pas stop on voit que les régimes qui dérivent continuent de violer la démocratie. Et la Flandre viole la démocratie ».

L’interview intervient quelques heures avant l’envoi d’un nouvel acte de candidature au ministre de l’intérieur du gouvernement flamand. Un ministre, Marino Keulen (VLD), que le bourgmestre reconnaît n’avoir jamais rencontré. Pour l’instant les 3 bourgmestres pensent pouvoir compter sur l’appui des principales formations francophones : « on discute ce point comme un préalable » avant une éventuelle discussion sur la réforme de l’Etat affirmait le bourgmestre en écho aux déclarations des uns et des autres ces dernières semaines. En vérité, la nomination des bourgmestres était déjà mentionnée dans ce communiqué des présidents de parti du 16 novembre 2007 qui précisait que le débat sur la périphérie (comprenez l’arrondissement électoral Bruxelles-Hal- Vilvorde) en pouvait faire l’impasse sur cette question. Mais en conclure qu’aucune discussion institutionnelle n’est possible sans résoudre ce point auparavant serait un poil forcer le trait.




L'interview est ici.

Louis Michel, le retour

Louis Michel était ce jeudi mon invité sur Bel RTL. Le commissaire européen en charge du développement et de l’aide humanitaire est revenu sur les « émeutes de la faim » qui secouent Haïti, l’Egypte et le Burkina- Faso (liste non exhaustive) depuis quelques semaines.
Arrêtez-vous sur la fin de l’entretien, alors que je demande à l’ancien patron des libéraux francophones s’il envisage de revenir en Belgique en 2009 « je suis totalement disponible pour un retour sur mon pays ». Insistez sur le "totalement" pour mieux faire passer le message.
Traduisons : Louis Michel n’entend pas prendre sa retraite, et si le poste de commissaire européen devait être attribué à une autre personnalité (Karel De Gucht, par exemple) il entend bien jouer un rôle de premier plan sur la scène intérieure. Premier destinataire du message : Didier Reynders bien sûr, qui est ainsi prié de noter qu’il doit réserver une place à l’homme de Jodoigne dans ses projets futurs.

L’interview est ici.

09 avril 2008

Michel Daerden : "j'aime beaucoup Alain Mathot"

Le ministre du budget de la région wallonne et de la communauté française était mon invité ce matin à 7h50 sur Bel RTL. Evoquant la désignation récente des secrétaires d’état du gouvernement fédéral il a nié avoir fait barrage à une désignation d’Alain Mathot comme cela a été écrit par plusieurs journaux : « j’aime beaucoup Alain Mathot et j’étais l’ami personnel de son père. Il est promis à un grand avenir politique » avant d’indiquer qu’il ne participerait pas à une réunion « entre liégeois » (annoncée par "La Meuse") que Didier Reynders entend mettre en place mais sans y inviter Willy Demeyer, le bourgmestre (PS) de Liège « comment organiser une telle réunion sans le bourgmestre de Liège ? L’ambiance à la fédération de Liège n’a jamais été aussi bonne ». Déclaration aimable alors que la compétition entre clans semble pourtqnt toujours exister : la confection de la liste PS de Liège pour les prochaines élections régionales reste un casse-tête (et Michel Daerden sera on s'en doute très attentif à la place qu'occupera son fils Frédéric).

Au niveau de la communauté française Michel Daerden ne cède pas aux sirènes régionalistes « il faut garder un lien fort, personnellement j’ai du mal à imaginer le développement de la Wallonie sans Bruxelles ». Tiens, tiens : Daerden prononce cette phrase alors qu'il a lu le matin un entretien de Jean Claude Marcourt au Soir qui défend lui une option beaucoup plus wallonne. Quand on vous dit qu'il y a des clans...

Enfin celui qui occupe le fauteuil de ministre des sports de la communauté se montre réticent à l’idée d’évoquer un boycott de la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques « ce sont des prises de positions émotionnelles à l’emporte pièce ».

08 avril 2008

André Antoine : j'attends...

Exercice difficile ce matin sur Bel RTL. Comment commenter une situation politique en plein mouvement, sans injurier l’avenir ? André Antoine a donc défendu le dispositif mis en place au sein du CDH : préparer des élections présidentielles sans les lancer vraiment. D’ici le 21 juillet un comité des sages prépare l’organisation des élections à la présidence du parti mais en s’assurant que les candidatures ne pourront pas être entrées avant le 15 août. En clair Joëlle Milquet n’a pas complètement abandonné la présidence, et elle conserve deux fers au feu, au cas où le débat communautaire tournerait à l’aigre. Bref cela ressemble à un cumul, temporaire certes, mais cumul quand même. Traduction dans le langage du ministre wallon :
« Il reste encore une hypothèque sur la vie de ce gouvernement, que va-t-il se passer d’ici au mois de juillet ? Nous restons vigilant et pour cela le premier timonier du parti doit rester Joëlle Milquet dans les prochaines semaines ».

André Antoine est il un observateur neutre ? Sans doute pas. Mine de rien il a ainsi glissé l’un ou l’autre message à usage interne lors de cette interview. Il est évident que le vice président du parti suivra de très près la désignation d’un nouveau président et il veillera à ce que Joëlle ne s’accroche pas trop longtemps à son bureau la rue des deux églises : « Je connais bien Joëlle c’est une femme tenace, c’est son dernier mandat ». Alors que je le presse de dire s’il est ou non candidat Antoine refuse de se dévoiler : « pour l’instant la question ne se pose pas ». Traduction : cela n’est pas exclu. Cela ne doit pas rassurer tout le monde.

Vu du nord



Alors que nous nous apprêtons à discuter d’une nouvelle phase de réforme de l’état il n’est pas inutile de se pencher sur ce que pense l’autre communauté du pays. Je suis frappé par le décalage croissant entre journaux du nord et du sud. Nous vivons dans deux systèmes médiatiques (et donc politiques) très différents, il suffit d’une revue de presse pour s’en convaincre.
La négociation et le dialogue sont ardus quand les deux partenaires, qui ne parlent déjà pas la même langue n’ont en plus pas les mêmes informations.
Je profite donc d’un instant de répit pour vous signaler la sortie d’un ouvrage très attendu des journalistes du Standaard. Il s’agit des coulisses de la formation du gouvernement Leterme (quelle matière !) et la série d’articles parus dans le quotidien flamand offrait quelques pépites qui valaient le détour (la reconstruction des entretiens des uns et des autres au palais de Laeken n’est qu’une partie de l’iceberg). Une véritable enquête au long cours, avec sans doute quelques inexactitudes et manipulations, mais un bel ouvrage de journalisme qui prouve que l’investigation en politique est possible. « De zestien is voor u » est publié aux éditions Lannoo et sera officiellement présenté en fin de semaine. A acquérir, lire ou traduire absolument.

Si vous maitrisez le néerlandais je vous conseille aussi de fréquenter le blog de Boudewijn Vanpeteghem (ancien du Standaard et co-auteur de la remarquable biographie de Guy Verhofstadt « numéro uno ») qui propose sur le site de trends un exercice assez comparable au mien. Je glisse son adresse dans la liste de liens ci-contre. Parce que la multiplication des sources d’information est le meilleur moyen de développer son esprit critique la lecture comparée de nos deux blogs devrait être instructive.

Reynders corrige Ducarme

Didier Reynders était mon invité lundi sur Bel RTL. Alors que je l’interroge sur l’opportunité d’un boycott de la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques de Pékin le président du MR se montrait sceptique « je pense que c’est un débat européen » répond-il d’abord et comme que je lui fait remarquer que le député MR Denis Ducarme a déposé une proposition de résolution en ce sens il précise « il faut qu’on en débatte, si une démarche doit intervenir elle doit être européenne, cela n’a pas de sens d’avoir à Pékin la présence des uns et l’absence des autres ».
Le président indique ainsi publiquement qu’il n’est pas sur la même longueur d’onde que le parlementaire. Alors que je m’en étonne à la sortie du studio Didier Reynders lâche, accompagné d’un haussement d’épaule : « ce n’était pas concerté. Si ce n’est pas concerté, alors… ».

07 avril 2008

Le MR s'inspire du PS



Le mouvement réformateur a lancé ces dernières semaines une campagne baptisée « De vous à nous » destinée à valoriser ses fédérations provinciales. Au programme une série de rencontres décentralisées portée par le logo ci contre. En observant celui-ci et plus particulièrement sa déclinaison vidéo diffusée en boucle dans le hall du MR je me suis dit que ces éléments graphiques me rappelaient quelque chose. De quoi s’agit-il ? Simplement de quatre cercles de couleur pâle (rose, vert, bleu et orange) qui renvoient probablement au souhait d’incarner une forme de synthèse du débat politique, et insinuer l’idée qu’au terme de ces débats la force politique qui les organise est à même de représenter la société belge dans sa complexité et ses nuances.

Après recherche effectuée dans mes archives voici une communication visuelle qui utilise la même recette. On y retrouve les 4 cercles de couleurs. Il s’agit d’un dépliant distribué par le PS peu avant la campagne électorale de l'an dernier pour faire le point sur les réalisations du gouvernement sortant (et souligner l’empreinte PS dans ce gouvernement bien sûr). Le plus surprenant est dans le choix des teintes pâles : à quelques nuances près ce sont les mêmes couleurs qui retiennent l’attention des communicants du boulevard de l’empereur et de l’avenue de la toison d’or. Visiblement le mouvement réformateur surveille de près ce qu’édite le PS… et le ressort un an plus tard. Inconsciemment ?

02 avril 2008

Il ne regrette pas d'avoir raté la photo

Bernard Clerfayt était mon invité à 7h50 ce matin. Le tout nouveau secrétaire d’état aux finances a indiqué qu’il comptait notamment centrer ses nouvelles fonctions autour de la fiscalité verte (comprenez les incitants fiscaux favorables aux investissements écologiques). Bernard Clerfayt est également revenu sur l’arrêt de la cour de justice européenne sur l’assurance dépendance flamande. Enfin, il ne regrette pas d’avoir raté la photo officielle du gouvernement Leterme devant le parlement : « cela m’a fait beaucoup de publicité » dit-il.

L'interview est ici.

01 avril 2008

L'équipe Leterme s'installe sur internet


La chancellerie virtuelle est encore en cours d’installation. Si vous visitez ces jours-ci le site http://www.premier.be/ vous découvrirez le nouveau site d’Yves Leterme en tant que premier ministre. Le nouveau locataire du 16 a choisi un style sobre et aéré, dans une tonalité orange pâle pas désagréable. D’emblée les différences sautent aux yeux avec la version précédente du site, gérée par Guy Verhofstadt : place plus importante pour l’iconographie, présence de vidéos (ce n’était pas le cas avec l’équipe de Guy : on franchit ici une étape) et surtout une volonté de faire apparaître l’ensemble de l’équipe gouvernementale. Les trombines de tous les ministres apparaissent désormais sur la page d’accueil alors qu’autrefois les liens vers les autres ministres étaient introuvables.
Je ne sais pas depuis combien de temps ce site est ouvert au public, mais il reste encore des imperfections. Ainsi l’agenda ne propose que des évènements passés (en temps que journaliste c’est plutôt l’agenda des jours à venir qui m’intéresserait), beaucoup de rubriques restent vides et lorsque j’essaye d’importer le feed xml il arrive chez moi… en néerlandais… Fâcheux.

Vous souhaitez comparer avec l’ancienne version ? Très simple. Si le site premier.be est désormais géré par l’équipe Leterme, l’adresse http://www.ruedelaloi.be/ a été oubliée et reste pour l’instant aux couleurs de Guy Verhofstadt. Précipitez-vous, car après la publication de cet article cela risque de ne pas durer très longtemps. Le dernier billet mis en ligne est celui qui indiquait les horaires de la mise en place du nouveau gouvernement. Tout un symbole.

Les cartes essences namuroises, épisode II

J'avais mentionné sur ce blog les maladresses de l'échevin namurois Arnaud Gavroy dans l'utilisation de sa carte essence. L'affaire a désormais une suite. Le journal Vers l'Avenir affirme ainsi que Frédéric Laloux, frais secrétaire d'état et chef de file du PS local, aurait eu dans le passé une utilisation douteuse de sa propre carte.

Marcourt répond à Peeters


Jean-Claude Marcourt était mon invité ce matin sur Bel RTL. Il est revenu longuement sur les propositions dominicales du ministre président flamand Kris Peeters. Le ministre wallon a dit assez clairement « non » aux suggestions du numéro 1 du nord. Pas question de « régionaliser » une partie des allocations chômage pour récompenser des demandeurs d’emploi plus méritants que d’autre, ni de déterminer les subsides fédérales versées aux régions en fonction du nombre de demandeurs d’emploi replacés. En revanche le socialiste liégeois a fait un pas vers la Flandre : il ne se dit pas opposé à des politiques différenciées. En clair on peut imaginer que la Flandre aide davantage les chômeurs de plus de 55 ans tandis que Bruxelles et la Wallonie se concentreraient sur les plus jeunes. Deux fois « non » peuvent donc cacher un « oui ».

L’interview est ici.

31 mars 2008

Olivier Chastel n'est pas diplomate


Le secrétaire d’état aux affaires étrangères Olivier Chastel s’est retrouvé dans le grand bain ce weekend : invité à remplacer Karel de Gucht lors d’une réunion des ministres européens des affaires étrangères. Pendant que son patron était en vacances en Italie c’est donc le carolo qui portait la voix de la Belgique à Ljubljana, capitale de la Slovénie. Invité ce matin sur Bel RTL Olivier Chastel a préféré appeler un chat un chat : la plupart des états membres n’étaient pas prêts à évoquer un éventuel boycott de la cérémonie d’ouverture des JO lorsqu’on a évoqué la situation au Tibet. Le belge vise les grands pays (Royaume Uni, Allemagne) :« ils n’ont pas du tout intérêt à ce que l’on froisse la chine ». La déclaration a le mérite de la franchise, ce qui n'est sans doute pas pour déplaire à son ministre de tutelle. On imagine aisément le tandem que pourraient former ces deux là : un secrétaire d'état qui dirait tout haut ce que son ministre pense tout bas.

Regardez l’interview ici.

25 mars 2008

L'accord de gouvernement et son brouillon

D’un coté le texte de l’accord gouvernemental 42 page recto-verso (à lire ici). De l’autre un projet d’accord de 48 pages recto avec une police de caractère un peu plus petite. Le premier texte, public, a été édité le mardi 18 mars à 15H. Le second (en réalité le premier dans l’ordre chronologique) est un peu plus vieux. Il s’agit d’une version qui date du lundi 17 mars à 01h15, version qui n’aurait pas du sortir des mains des négociateurs. Que s’est-il passé entre ces deux documents en un peu plus de 24 heures ? Je viens de passer ma matinée à examiner les deux versions. A ce stade avancé de la négociation 95% du document final etaient déjà sur la table 24 heures avant la fin des discussions. Mais un constat s’impose : en 24 heures les négociateurs ont surtout évité d’être trop précis, gommant quelques paragraphes et supprimant les chiffres. Comme un photographe qui retoucherait sa photo, ils ont rendu flous certains passages sensibles.
Pour ceux que cela interesse et qui ont un peu de courage (il faut reconnaitre que nous avons parfois des lectures plus agréables) je vous propose une comparaison des deux documents.

Ainsi la première page de l’accord sera amplement remaniée. Le préambule de la version finale est donc plus lisible. Ce n’est qu’une question de style, pas de fond. Mais il y a aussi entre le brouillon et la copie finale quelques modifications plus substantielles.

Ainsi la partie sur les impôts sera remaniée et les négociateurs retireront tous les chiffres du document final. Ainsi si la version du 17 mars contient la phrase « une phasage sur plusieurs années doit permettre de faire passer progressivement, dans le courant de cette législature le montant de la quotité exempté d’impôt dans le chef de personnes physique à 8400 euros, revenu d’insertion pour une personne » ce passage est remplacée le 18mars par un très vague « le gouvernement a décidé de relever la quotité exonérée d’impôt en vue d’augmenter le pouvoir d’achat des gens ».

La mention, déjà mise entre parenthèse dans le document du 17 mars, « simplification des tranches du barème de calcul d’impôt des personnes physiques, en ramenant le nombre de tranches barémiques de calcul de l’impôt de 5 à 3 tranches, en supprimant les tranches de 30 et 45% » est remplacée par « dans cette législature, le Gouvernement fera un pas complémentaire en vue d’une limitation du nombre de barèmes intermédiaires »
Vous conviendrez que c’est moins précis...

Le paragraphe sur les pensions est également un de ceux qui sera le plus réécrit. Première version : « le gouvernement poursuivra à adapter (sic) les pensions au bien-être et en plus il fera un effort particulier pour les pensions les plus anciennes et basses tant pour les travailleurs salariés que pour des travailleurs indépendants. Au sein de cette législation, il souhaitera réaliser une augmentation de 8% pour cette catégorie ». Version finale : « Il convient de poursuivre l’augmentation des pensions les plus basses et les plus anciennes et d’élargir le nombre de bénéficiaires pour permettre qu’un maximum de pensionnés puissent obtenir une augmentation de leur pension légale en vue d’augmenter leur pouvoir d’achat ». Le chiffre de 8% a disparu en route.


Au chapitre pauvreté le gouvernement annonce un « plan ambitieux de réduction de la pauvreté et d’augmentation du pouvoir d’achat. » La première version poursuit « il confirme son objectif qu’à terme les allocations de base ne devraient pas se situer à un niveau inférieur au seuil européen de pauvreté. A cet égard il ferra un effort annuel qui est compatible à celui de l’année dernière de 250 millions » (soyons honnête, le chiffre est « entre crochets » ce qui signifie que tout le monde n'a pas marqué son accord) , cela devient « a cet égard il fera un effort annuel » . Ici aussi le montant a disparu de la version publique.

Au chapitre justice, en revanche, la 2ième version est légèrement plus précise que la première. Le texte initial indiquait « la loi concernant la libération conditionnelle sera évaluée et le cas échéant adaptée. Cette évaluation portera notamment sur la possibilité pour le juge de fond de fixer pour des infractions très graves qui donnent lieue à une mise à disposition obligatoire, la partie minimale de la peine qui doit être exécutée ne prison ». La version finale ne parle plus d’évaluation et indique « la loi relative au statut juridique externe des personnes condamnées à une peine privative de liberté sera adaptée pour prévoir la possibilité pour le juge de fond de fixer, pour des infractions très graves qui donnent lieu à une mise à disposition obligatoire, la partie minimale de la peine qui doit être exécutée en prison et qui peut se situer entre 1/3 et 2/3 de la peine infligée ».

Le chapitre migration est entièrement réécrit. L’introduction « notre pays ne peut avoir d’autre vocation que celle d’un pays ouverte et tolérant. L’ouverture au monde et la tolérance créent des droits mais génèrent également des devoirs » et les deux paragraphes suivants sont supprimés. Le chapitre commence directement par « Le gouvernement entend mener une politique d’immigration humaine, équilibrée et ferme qui tient compte de la politique d’insertion et d’intégration des communautés ». Dans la version initiale les critères permettant de bénéficier d’une régularisation occupent presque une page. Ce texte est deux fois plus court dans la version finale.

Au chapitre institutionnel après avoir évoqué la première phase de réforme de l’Etat, la version du 17 mars se termine par « le Gouvernement entend poursuivre ce travail et déposer une proposition de loi spéciale avant la mi juillet, afin de poursuivre la mise en œuvre de davantage d’homogénéisation et de l’augmentation de la cohérence de compétences à chaque niveau de pouvoir ». Version du lendemain « le gouvernement fera avant la mi juillet une déclaration à la chambre des représentants sur le contenu du second paquet comme annoncé dans les développements de cette proposition. Les textes de loi nécessaires y seront adjoints afin de les approuver avant les vacances parlementaires. »
Si le style des deux versions ne permet à aucun d’entre elles d’entrer en lice pour le prochain Goncourt il faut confirmer qu’un texte législatif est bien attendu pour juillet.

Une version antérieure indiquait plus précisément le menu institutionnel à négocier et faisait référence : au marché de l’emploi (sans que la solidarité interpersonnelle et la sécurité sociale ne puisse être remise en cause précise ce projet de texte), à certains aspects de la politique familiale, à la fonction publique, à la zone maritime, à la politique de poursuites des infractions en matières régionales, au renforcement du comité de concertation, à la réforme du Sénat, à la création d’une circonscription fédérale, à une solution négociée pour BHV, à la responsabilisation financières des entités fédérées et à un élargissement de l’autonomie fiscale. L’ensemble de ce paragraphe était déjà biffé dans la version du 17 mars. On peut soit en conclure qu’il n’y a pas eu d’accord sur cette liste, soit que celle-ci ressortira le moment venu, quand les négociateurs estimeront nécessaire de sortir du flou artistique.