13 février 2014

Les députés libérés lancent la campagne

Le vote de la loi étendant la possibilité d'euthanasie est un petit évènement. Par son contenu tout d'abord, puisque la Belgique est le deuxième état seulement à autoriser l'euthanasie pour les enfants. Par  la majorité de circonstance qui la vote également : une grande partie des groupe socialistes, libéraux et écologistes rejoint par la NVA c'est une fameuse entorse à la coalition papillon. 
En soi, rien de plus logique : les matières éthiques n'obéissent par à la discipline de vote. Chez les libéraux ou les écologistes d'ailleurs les groupes n'ont pas voté de manière unanime, c'est une affaire de conscience propre à chaque élu. Mais quand même. Voter un texte sans les sociaux-chrétiens est un symbole. Celui de la fin d'une législature. Et on se doute que quelques députés ont du voter avec jouissance ce jeudi soir. Parce que pour la première fois depuis l'avènement du gouvernement Di Rupo ils ont pu goûter à la liberté d'un vote qui n'obéissait pas à l'application pure et dure de l'accord de gouvernement. Depuis 15 ans que je suis la vie politique fédérale, on a rarement vu une législature plus terne à la chambre. Aucun initiative parlementaire réellement autorisée, une discipline de tous les instants tant dans les votes que dans l'expression. Une obsession  de ne pas rouvrir les débats communautaires pour réussir la traduction en texte législatifs de l'accord sur la réforme de l'Etat. La mission est accomplie. Les députés s'offrent donc cette bouffée d'air frais  : le vote d'un texte qui n'était pas prévu dans l'accord de gouvernement, où chaque élu peut s'exprimer en son âme et conscience.
La législature avait commencé par des votes sur la nationalité qui associaient libéraux et nationalistes. Elle se termine un peu de la même manière, mais en y associant cette fois les socialistes. Entre les deux un long tunnel d'obéissance parlementaire. Pas de grands projets, pas de grands débats, et une crise économique qui renforçait la morosité ambiante. On notera que le Cd&V et le CDH n'en ont pas fait une affaire de gouvernement : marquer leur différence sur ces dossiers ne leur déplait pas. On notera que la NVA a apporté ses voix : les nationalistes montrent ainsi qu'ils peuvent être un parti utile et constructif, apte à monter dans une majorité. On notera enfin que les libéraux et  les socialistes sont également satisfaits de faire  passer un texte même s'il est plus symbolique qu'autre chose. 
Même s'il reste encore 5 semaines de travail parlementaire, ce vote en ordre dispersé sonne donc symboliquement la fin de Di Rupo I. La semaine prochaine, le 25 février s'ouvre la campagne officielle. Désormais c'est, comme pour ce vote, chacun pour soi. La majorité a éclaté. La campagne est lancée.

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